« Covid, quand tu nous tiens ! »

« Covid, quand tu nous tiens ! »

Novembre 2020…Le contexte sanitaire, et notamment depuis ce reconfinement, impacte la capacité individuelle et collective à se projeter. Chacun a déjà fait l’expérience des empêchements (notamment en termes de déplacements) et renoncements qu’il/elle a dû consentir depuis plusieurs mois.

Comment préserver des espaces où nous sommes, individuellement et collectivement, en capacité d’agir et d’interagir, en capacité de donner et de recevoir ?

Quelle forme pouvons-nous, individuellement et collectivement, donner à ces espaces pour retrouver de la souveraineté et du pouvoir d’agir ?

Quels moyens je me donne, comment « je fais autrement » pour ne pas avoir à renoncer ?

Chacun se trouve « en panne » pour penser, réfléchir, mettre en perspective, se projeter, dans sa relation aux proches, dans sa contribution à la vie sociale. Comment se protéger tout en maintenant le lien avec les personnes qui comptent (parents, enfants, petits-enfants) ? De quoi nourrir la relation avec ces personnes ?

Et au-delà :

De quelle transformation sociale cette nouvelle séquence est porteuse ? En ce qu’elle nous fait faire, toujours individuellement et collectivement l’expérience du manque, quelque chose autour de la nécessité du lien social s’affirme, certes, mais qu’est-ce que ce manque vient questionner ? Que recouvre cette nécessité du lien social ? Cette notion, convoquée à juste titre par tous les acteurs de la prévention et les travailleurs sociaux, de quoi est-elle porteuse ? Que nous dit-elle de notre humanité ? Quelque chose sans doute qui a à voir avec notre interdépendance, ce sentiment parfois encombrant tant on nous a vanté les mérites de l’individu qui n’aurait besoin de personne pour se déployer dans l’existence.

Alors émerge une intuition, comme une invitation à s’emparer de cette question du « lien social », pour le mettre à l’épreuve de cette expérience du manque, lui redonner chair, reconnaître la vulnérabilité qu’elle recouvre. Peut-être parce qu’être en lien, c’est avant tout – ou aussi – donner quelque chose de soi, pour se sentir plein et vivant…