En ces temps incertains, comment se tenir et rester debout, regard lucide, jambes ancrées dans le réel, espérance dans le regard, cœur ouvert, front résistant, poing fermé devant l’inacceptable, mains ouverte et tendue vers l’autre….
Comment devant la fragilité de la trame du tissu social, devant ses déchirures, ses accrocs et les escrocs qui s’en repaissent, ses déchirures des fils de chaîne remplacés par des chaînes de fer, se sortir des ornières du soupçon, garder l’allant, faire corps au présent, raviver l’espérance ?
Poser les questions amorce les réponses. Sans certitude finale, sans messianisme ni vérité infaillible, avec le doute comme aiguillon et l’ardente obligation comme combustible, nous allons de ravaudage, en tapisserie, de reprise en surprise, convaincus que seul l’entrecroisement de moi et de l’autre, de la lucidité et de l’espérance, fera tissu et société fraternelle avec l’entraide comme navette.
Denis Donger, juin 2020